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08·12·16

Pour le New York Times, Malines est un exemple dans l’accueil des réfugiés

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) Schellekens & Peleman

Événement remarquable dans le New York Times ce week-end : le célèbre journal américain a riseublié un article sur la ville de Malines. Il prend pour point de départ la gigantesque poupée qui trône sur un toit de la ville et qui représente un réfugié assis. La ville entend réduire le fossé entre ses habitants et les réfugiés et se pose ainsi comme l’exemple que l’Europe devrait suivre.

La poupée n’a pas reçu de nom mais il est impossible de ne pas la remarquer. Elle symbolise la gestion de la crise migratoire par l’Europe : nous voyons des migrants dans nos rues mais ils restent totalement anonymes, perçus comme des citoyens sans nom. Tout comme ces pauvres gens qui portent des gilets de sauvetage orange, risquant leur vie dans la Méditerranée sur des embarcations de fortune. Et ce, sans compter les tensions créées par les attentats terroristes qui n’ont fait qu’aggraver la situation.

À la rencontre de l’autre

« Si chaque citadin apprenait à connaître un nouvel arrivant – son nom, son histoire, son rêve, il comprendrait rapidement que ce ne sont pas des ennemis mais bien des êtres humains comme vous et moi », explique au New York Times Gabriella De Francesco, responsable du programme d’intégration de Malines. La ville lance une panoplie d’initiatives pour favoriser ces rencontres. Par exemple, dans les écoles pour adultes où les réfugiés apprennent le néerlandais, les étudiants belges sont invités à passer une journée avec leurs nouveaux collègues, et les enfants qui résident dans un centre d’accueil sont encouragés à rejoindre un mouvement de jeunesse local.

Le New York Times interroge également plusieurs réfugiés sur leur nouvelle ville d’accueil. « Ici, à Malines, c’est la première fois que je peux me débrouiller toute seule », explique Ilham Addilgadir, une jeune Somalienne de 22 ans. Elle a fui son pays lorsque son père lui a dit qu’elle serait exécutée si elle refusait d’épouser un membre du groupe terroriste Shabab.

L’article poursuit en soulignant que les réfugiés ont énormément de chance de se trouver à Malines. En effet, l’auteur a notamment pu observer la situation en Suède où l’attente est très longue pour obtenir des papiers, période pendant laquelle ils ne peuvent pas trouver du travail ; ou encore à Malte, où ils vivent dans des containers reclus derrière des fils barbelés. Selon le bourgmestre Bart Somers (Open VLD), une telle approche ne peut qu’avoir des répercussions négatives pour l’avenir. « Nous appréhendons les choses d’une manière complètement différente. Nous devons considérer tous nos habitants comme des citoyens, peu importe leur origine. Nous devons traiter tous les individus sur un même pied d’égalité. »

Tous égaux

Si le journal américain couvre Malines d’éloges, il n’en va pas de même pour les villes voisines. Que du contraire. Vilvorde, « à seulement neuf minutes de train de Malines », est citée comme la ville où au moins 28 citoyens se seraient radicalisés, alors que personne n’a quitté Malines pour rejoindre la Syrie. « Certains bourgmestres affirment que si des habitants de leurs communes veulent aller combattre en Syrie, personne ne les retient, ils peuvent aller mourir là-bas. Selon moi, c’est précisément l’attitude inverse qu’il faut adopter. Je dois faire tout ce qui est en mon pouvoir pour éviter que des jeunes gens quittent leur pays pour aller gâcher leur vie à l’étranger parce que ce sont les enfants de ma ville », explique le bourgmestre Somers au Times.

Bien entendu, le quotidien new-yorkais souligne aussi que Malines, ville relativement petite qui n’accueille que 400 réfugiés, fait face à une situation bien plus gérable qu’une ville comme Vienne, qui compte 1,7 million d’habitants. Toujours est-il, les grandes métropoles pourraient suivre quelques principes appliqués par la petite ville flamande sur la Dyle, dont le plus important : la volonté d’inclure les réfugiés dans la société et non de leur fermer la porte.

La réussite malinoise s’explique aussi par le fait que les réfugiés ne jouissent d’aucun traitement de faveur car tout le monde est logé à la même enseigne et peut bénéficier des avantages auxquels il a droit. Ainsi, les non-réfugiés peuvent eux aussi suivre des cours de langue.

Les réfugiés suivront une formation qui leur apprendra le rôle de l’homme et de la femme dans la société belge. À nouveau, le journal américain se montre optimiste. Fahima Ghulani, une Afghane, témoigne : « En Afghanistan, les femmes ne peuvent même pas quitter la maison mais en Belgique, je suis libre et je peux aussi envoyer mes enfants à l’école. Que l’on soit européen ou afghane comme moi, nous sommes tous pareils. »

 

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