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21·06·17

Éthique politique : les francophones s’enlisent, les Flamands entament le changement

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Zinneke

Du côté francophone, le feuilleton politique tourne au véritable psychodrame. Le bourgmestre de Bruxelles a été contraint à la démission à la suite de petites manigances, et le cdH, partenaire gouvernemental mineur, vient de poignarder dans le dos son PS de grand frère après lui avoir donné quelques gifles magistrales. Un règlement de compte rarement vu qui donne lieu à une situation sans précédent : trois gouvernements régionaux à la dérive sans que personne sache comment tout cela terminera.

S’il espère que son petit putsch fera oublier son image de complice tacite pour devenir une figure de premier plan aux mains propres, le président du cdH, Benoît Lutgen, prend en réalité de grands risques. Et si la formation de trois nouvelles coalitions venait à échouer ? Et si les électeurs finissaient par voir en lui un opportuniste plutôt qu’un vaillant chef de parti ? Et si, à l’issue des prochaines élections, le cdH avait finalement besoin d’une alliance avec le PS ? Et si des affaires concernant des cadres du cdH finissaient également par sortir ?

Même si tout va bien, Lutgen est peut-être en train de faciliter la tâche du PS, qui pourrait regagner les faveurs des électeurs en jouant la carte de l’outsider.

S’ajoute à tout cela un effet indirect qui pourrait peser lourd dans la balance : en se jetant ainsi dans les bras des libéraux francophones, Lutgen renforce la possibilité d’une reconduction d’un gouvernement fédéral de centre droit après 2019. Une évolution que l’Open Vld et la N-VA trouveraient pour le moins intéressante…

Quoi qu’il en soit, ces rebondissements détournent notre attention du problème initial : le fait que des responsables publics arrondissent largement leurs fins de mois au sein d’organismes financés par l’argent du contribuable.

Par exemple le bourgmestre de Bruxelles, qui a empoché 700 euros nets par mois pour s’occuper de la politique des sans-abris alors qu’elle relève tout simplement de ses attributions. On recense des cas similaires pour de nombreux autres mandats. Sur le fond, ce qui est proposé va rarement au-delà d’un peu de surveillance pour la forme à l’occasion de réunions… qui n’ont parfois même pas lieu : on se contente alors de passer à la caisse.

Ces petits à-côtés sont profondément ancrés dans notre culture politique, même s’il faut reconnaître que d’autre part, bon nombre de mandataires locaux travaillent dur pour de modestes jetons de présence.

À présent, il est essentiel de voir quel sera le dénouement de l’intrigue, côté francophone. Mais un rapport est lui aussi très attendu : celui sur l’administration locale que présente aujourd’hui Liesbeth Homans, ministre flamande des Affaires intérieures. Au sein des intercommunales, près de la moitié des 2 343 administrateurs seraient amenés à disparaître. Certaines des indemnités financières de ces structures seraient purement et simplement supprimées, tandis que d’autres seraient limitées à des jetons de présence de 205 euros ou plafonnées à des montants plus raisonnables.

Des débuts pour le moins encourageants.

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