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16·08·16

Les bourgmestres des villages sont sous-payés

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc)

Le site cumuleo.be a dévoilé hier, comme il le fait chaque année, des données sur le nombre de mandats de nos élus. Pour la première fois, il publiait également des informations sur les salaires des bourgmestres et échevins. Un bourgmestre moyen gagne, en Flandre, quelque 64 000 euros brut par an. Le salaire des bourgmestres étant proportionnel au nombre d’habitants de la commune, le salaire moyen correspond à celui des bourgmestres de communes de taille moyenne comme Wervik, Destelbergen, Neerpelt, Ternat ou Boom.

Bien sûr, les bourgmestres de grandes villes gagnent bien plus que cette somme. Bart De Wever (N-VA, Anvers) et Daniël Termont (sp.a, Gand) sont les mieux payés avec 130 000 euros brut par an, car ce sont les seuls à devoir gérer une ville de plus de 150 000 habitants. En revanche, Claude Prosmans, bourgmestre de Herstappe, doit se contenter de 22 000 euros brut car sa minuscule commune ne compte que 95 habitants.

Disponibles 24 heures sur 24

Ils ne sont certes pas pauvres pour autant, mais de là à dire que les bourgmestres gagnent des fortunes, il y a un pas que la bonne foi ne permet pas de franchir. « Ils doivent être disponibles 24 heures sur 24 et assumer de lourdes responsabilités », précise Herwig Reynaert, professeur de politique locale à l’Université de Gand. « Quand je vois leur traitement, je me dis que c’est tout sauf exagéré, d’autant plus que souvent, ils doivent en reverser une partie à leur parti. »

C’est surtout dans les petites communes que la situation est difficile pour les bourgmestres. En effet, ils y ont les mêmes tâches que leurs collègues des grandes villes, mais ne disposent pas du personnel suffisant. « Souvent, ils doivent travailler pour leur commune plus de 45 heures par semaine mais n’ont pas de cabinet à leur service, comme dans les grandes villes », explique le Professeur Johan Ackaert de l’Université de Hasselt. « En écrivant ma thèse sur les fonctions des bourgmestres, j’ai constaté que la liste de leurs missions occupait une page entière du Moniteur… »

Se plaindre ? Pas très populaire…

Certains bourgmestres de très petites communes telles que celle de Bever dans le Brabant flamand (2 200 habitants) aimeraient un salaire à la hauteur du travail fourni. « À cause des nombreuses tâches qui se sont ajoutées à notre travail ces dernières années, bourgmestre est devenu un emploi à temps plein. Mais le salaire ne suit pas », constate le bourgmestre Luc Deneyer (CD&V). Ceci dit, de nombreux « petits » bourgmestres n’osent pas trop se plaindre de leur salaire. « Se plaindre, ça ne suscite pas la sympathie. »

Pourtant, le calcul est facile à faire : « Mon travail de bourgmestre me rapporte chaque mois 1 300 euros net. Je dois verser 10 pour cent de cette somme à mon parti, puis je dois encore payer toutes sortes de frais », raconte Sandy Evrard (Open Vld), bourgmestre de Mesen, une toute petite commune de Flandre occidentale de 1 000 habitants. « Je n’ai pas d’autre choix que d’avoir un autre travail à plein temps à côté. Et par conséquent, dans mes temps libres, je dois me démener pour assurer toutes les tâches qui incombent à ma fonction de bourgmestre. Car, pour le dire crument : toutes les réunions auxquelles assiste Bart De Wever en sa qualité de bourgmestre, je dois aussi me les farcir. »

Alain De Vlieghe (Liste du Bourgmestre), bourgmestre de Zuienkerke (3 000 habitants), gagne environ 1 900 euros par mois, ce qui constitue sa seule source de revenus. « Et avec ce montant, je dois encore m’acquitter de bon nombre de frais. Par exemple, lorsque je dois assister à des réceptions ou à des jubilés, je ne peux pas arriver les mains vides. »

Ce problème de salaires trop bas touche de nombreux « petits » bourgmestres. « En définitive, il n’y a plus que des pensionnés ou des nantis qui peuvent se permettre d’être bourgmestres, car l’aspect financier est moins important pour eux », conclut le bourgmestre de Bever, Luc Deneyer.

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