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30·06·16

Verhofstadt, la girouette européenne

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Photo Twitter

Guy Verhofstadt est prêt à tout pour réaliser son rêve, même si ses contours baignent dans le flou le plus artistique

C’est à la face du monde, et en anglais s’il vous plaît, que Guy Verhofstadt a twitté : « C’est injuste que l’Écosse soit mise à la porte de l’UE alors qu’elle veut y rester. » Qui aurait imaginé qu’un jour Verhofstadt chercherait à se rapprocher d’une Nicola Sturgeon, la présidente du Scottish National Party (SNP) – qui lui a d’ailleurs répondu sur un ton positif – et figure de proue de ce « nationalisme mesquin » contre lequel se bat la Commission de l’Union européenne ? Verhofstadt s’en était d’ailleurs expliqué en juillet 2014. La Commission allait obtenir des résultats contre « le populisme et les eurosceptiques ». On allait voir ce qu’on allait voir. Maintenant que le « populisme » et les « eurosceptiques » ont remporté un référendum légal, il ne lui reste plus qu’à se raccrocher au mouvement écossais, expression d’une pensée identitaire dont « les chambres à gaz d’Auschwitz » constituent la conséquence ultime, comme l’intéressé lui-même l’avait déclaré en 2010.

En 1998, Guy le flamboyant avait tonné lors d’un congrès du VLD : « Notre semblant de démocratie doit être transformé en vraie démocratie, en démocratie citoyenne, où les gens ont le premier et le dernier mot sur la façon dont leur société est aménagée. C’est possible, notamment par la suppression du vote obligatoire, par la neutralisation du vote en tête de liste, par l’élection directe du gouvernement et du bourgmestre, et par l’introduction de référendums obligatoires à tous les niveaux. »

Des référendums obligatoires, sacré Guy.

Pas si europhile, le SNP

Seulement voilà, nous sommes en 2016. Avec son référendum obligatoire, le camion du Royaume-Uni a aplati la charrette européenne de Guy Verhofstadt. Aucun problème, notre homme sort tout à coup de sa manche la carte identitaire. Il voit dans cette manœuvre une nouvelle étape dans la stratégie qui mènera à son grand rêve européen. Ce que les Écossais veulent vraiment ? Ça ne l’intéresse pas. Bart De Wever a dégonflé la baudruche du libéral lors de l’émission télévisée De Zevende Dag. Le président de la N-VA a eu ces mots : « La solution de Guy Verhofstadt mène tout droit à l’anéantissement de l’Europe. »

Le SNP, pour sa part, n’est pas europhile au point de souhaiter que l’Union évolue vers des États-Unis d’Europe. Une partie de l’électorat du SNP partage même cet euroscepticisme si répandu dans les îles britanniques. Selon des sondages, 36% de ses électeurs auraient voté « Leave ». Il faut probablement y voir l’explication du positionnement étonnamment rapide de Nicola Sturgeon sur l’échiquier politique, ces derniers jours. Plus vite elle obtient un référendum, plus vite elle peut espérer contenter cette partie de sa base. Mais quid du prix du pétrole, première source de revenus de l’Écosse et reparti à la baisse après le Brexit ? Les Écossais ne sont pas intéressés par la zone euro et leur déficit budgétaire est trop important pour qu’ils puissent en faire partie. À cause de ce déficit, Londres transfère de l’argent pour empêcher un dérapage du budget écossais. Et quid d’une éventuelle frontière entre l’Écosse et l’Angleterre ? Ces questions, les Écossais commencent à les poser.

Girouette

Verhofstadt a réagi dimanche dernier dans les studios de VTM aux déclarations de De Wever : « Je ne veux surtout pas d’un super-État européen. Je veux le contraire, une Europe plus petite. » En 2001, il avait désapprouvé l’idée de créer des « États-Unis d’Europe » et avait pris ses distances avec les « fanatiques de l’Europe ». Cinq ans plus tard, notre homme publiait un opuscule intitulé « Les États-Unis d’Europe ». Une seule armée, une seule politique étrangère, une seule Constitution, un seul pouvoir législatif. Une sorte de super-État, donc. Sait-il encore seulement ce qu’il veut ?

Who is that Guy? (ndr: titre de l’article original)

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