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05·05·17

Les dangers d’un brexit à la flamande

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Moritz320

Une pluie de critiques s’abat sur l’Union européenne. Néanmoins, il y a lieu de se poser la question suivante : dotée d’un budget équivalent à tout juste un pourcent de son produit intérieur brut, comment pourrait-elle mener une politique efficace ?

Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang, a présenté avant-hier son livre intitulé « Toekomst in eigen handen. Opstand tegen de elites’ » (« L’avenir entre nos mains. Insurrection contre les élites », ndt). Il s’y attarde non seulement en long et en large sur les thèmes de prédilection de son parti que sont l’immigration, l’islamisation et l’indépendance de la Flandre, mais aborde également l’énergie, la finance, l’enseignement, les pensions, la sécurité sociale et la fiscalité. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les opinions de Van Grieken sont tranchées. Il n’empêche que, comme le fait remarquer à juste titre le professeur Jonathan Holslag dans la préface, le simple fait que les propositions émanent d’un membre du Vlaams Belang ne doit pas nécessairement inciter les personnes ayant d’autres points de vue au protectionnisme politique. La divergence d’opinions doit au contraire encourager les opposants à continuer d’étayer et d’exposer le message qui leur est propre. Le débat d’idées accouche des meilleures solutions.

Tom Van Grieken ne se limite pas à prôner l’indépendance flamande. Une fois cet objectif atteint, il veut en effet également que la Flandre quitte l’UE, symbole de la mondialisation dont les grands perdants ne sont ni les cadres dynamiques ni les cosmopolites – soit l’élite – mais bel et bien les citoyens ordinaires.

Nous pouvons en partie nous joindre à cette critique de la mondialisation. Après tout, elle est responsable de la délocalisation d’entreprises vers des pays à bas salaires et de la hausse de la concurrence sur le marché de l’emploi interne en raison de la migration de la main d’œuvre au sein de l’UE. Elle engendre une concurrence exacerbée sur le marché de l’emploi, une pression sur les salaires, la paupérisation des classes moyennes et des recettes en baisse pour l’État qui, à son tour, doit faire payer l’addition au peuple en coupant dans le budget de la prestation de services. De même, nous nous joignons à sa critique de l’UE lorsque nous constatons que Bruxelles pond d’innombrables textes de loi mais ne parvient pas à protéger les frontières extérieures comme il se doit ni à endiguer le dumping social.

Malgré tout, ces raisons ne justifient ni une sortie de l’UE, ni un repli sur soi face à la mondialisation. La Flandre, qui vit de ses exportations, en tire pleinement parti. En tant que consommateurs, nous contribuons en outre à ce phénomène. Au fond, la qualité nous importe peu et nous voulons acheter nos vêtements, notre télévision, notre ordinateur, etc. le moins cher possible. Van Grieken est favorable au libre-échange. Or celui-ci n’est pas à sens unique. Sur le terrain, peu de changements adviendront. Vient ensuite la question suivante : serons-nous capables, en Belgique, de nous améliorer dans ce que nous faisons déjà ? Ce n’est pas toujours le cas à l’échelle du Royaume. Dès lors, pourquoi le serait-ce au niveau de l’UE ? Certes, Bruxelles rime encore avec bureaucratie excessive et impuissance politique. Mais comment pallier ces problèmes avec un budget équivalent à tout juste un pourcent du PIB européen sur lequel les États membres, pour couronner le tout, entendent bien récupérer leur contribution autant que possible ?

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