L’administration de l’Aménagement du territoire des autorités flamandes a participé au travail de réflexion sur l’avenir de la périphérie du nord de Bruxelles en 2050. Il y est surtout question d’urbanisation, de transports publics, de multilinguisme et de l’aménagement de grands parcs. Le Mouvement populaire flamand (Vlaamse Volksbeweging, ndlr) n’est guère enchanté.
Le « programme de développement territorial de la Périphérie nord » est un exercice de réflexion mené par des représentants des autorités de la Flandre, du Brabant flamand et de Bruxelles. Ce document, qui n’est qu’une suite de propositions, décrit divers scénarios sur l’aspect que pourrait avoir les côtés nord du « Vlaamse Rand » (la périphérie flamande, ndlr) et de la Région de Bruxelles-Capitale vers 2050.
Ses auteurs ont fait preuve de volontarisme. L’un des scénarios esquissé prévoit par exemple un boulevard métropolitain qui relierait le quartier européen à l’aéroport de Zaventem. Zaventem deviendrait ainsi « Zaventem Airport city », une composante de ce quartier doté d’un « rayonnement international », bref, une vitrine pour le pays.
Dans un autre exercice de réflexion, le projet Neo, sur le plateau du Heysel, est présenté par les auteurs comme un exemple, mais qu’il s’agirait d’étendre à la Flandre sous la forme d’une « Forêt de Soignes Nord », une zone boisée qui formerait un portail vers les espaces ouverts entourant Wemmel et Meise. Dans cette proposition, les espaces ouverts sont autant que possible conservés, mais bon nombre des terrains inoccupés sont transformés en faubourgs urbanisés.
Les auteurs brodent également sur les projections démographiques actuelles, prévoyant une augmentation de la population, et sur la poursuite du « modal shift », qui verrait le remplacement du transport automobile privé par des transports publics confortables et par le vélo. Si nous suivons leur vision, la périphérie nord fera partie intégrante, morphologiquement parlant, d’une zone métropolitaine s’étendant jusqu’au-delà de Louvain-la-Neuve et bien connectée avec l’étranger. Dans cette conception des choses, l’aéroport de Zaventem ne pose plus aucun problème. Le document fait aussi mention du multilinguisme de la région et d’une approche institutionnelle commune à l’égard de la périphérie nord. Bruxelles aurait donc son mot à dire.
Le Mouvement populaire flamand s’est fendu d’un communiqué de presse courroucé contre ce projet qualifié d’« antiflamand » et d’« absurde ». Selon le groupe de pression, il n’est pas question que la périphérie nord s’urbanise et finisse par devenir une partie de Bruxelles, ni que les espaces ouverts soient sacrifiés. Pour le VVB, ces plans sont en contradiction avec la « Vlaams Strategisch Gebied Rond Brussel », lisez la « Zone stratégique flamande autour de Bruxelles » et vont à l’encontre également de la transformation convenue de la zone de l’aéroport en plaque tournante logistique. Mais il ne s’agit après tout que d’un « ballon d’essai » et la consultation des différents partenaires se poursuit jusqu’au 18 mars de cette année. En attendant, le VVB a appelé le gouvernement flamand à torpiller ce document.