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12·07·17

Le mépris de Maxime Prévot pour les germanophones

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Stephane.dohet

Auteur⸱e et
Ludovic Pierard
Traducteur⸱trice Ludovic Pierard

Le gouvernement de la Communauté germanophone s’indigne des déclarations « arrogantes » de Maxime Prévot à propos des Cantons de l’Est.

Lors d’une séance en commission du parlement wallon le 27 juin, la députée de langue allemande Jenny Baltus-Möres (MR-PFF) avait interrogé le ministre régional des Travaux publics, Maxime Prévot, sur la possibilité d’installer des panneaux de bienvenue en allemand (« Willkommen in Ostbelgien ») sur le territoire de la Communauté germanophone.

Une demande rejetée par le ministre. Très vite, une discussion animée s’est engagée sur l’identité des habitants des Cantons de l’Est, Maxime Prévot défendant la thèse que ceux-ci doivent accepter le fait d’être wallons. Parlant de « groupuscule de Germanophones qui n’apprécient guère qu’on leur rappelle qu’ils sont aussi Wallons », il s’est même permis de qualifier à plusieurs reprises les Germanophones de « Wallons de langue allemande » en dépit des protestations systématiques de Jenny Baltus-Möres. « Allons, madame Baltus, c’est pourtant un fait : les Germanophones sont des Wallons de langue allemande, certes, mais Wallons quand même. » Le ministre a ensuite établi un parallèle avec les Corses, qui ne se considèrent pas comme français. Même si ça peut ne pas lui plaire, « le Corse est toujours un citoyen de la République française, le flamingant est toujours un Belge, et un Germanophone est institutionnellement un Wallon ».

Ces déclarations n’ont pas fait rire à Eupen. Les ministres de la Communauté germanophone ont déploré vendredi à l’unisson que, par ses propos, un homme politique, pourtant membre du parti frère du CSP, refuse de reconnaître que leur entité est entretemps devenue un partenaire à part entière en Belgique, avec son histoire, sa langue, sa culture, son statut et ses compétences. « Nous, Belges germanophones, nous avons l’impression d’être cœur de l’Europe, tout en restant liés et fidèles à notre pays. Nous ne nous sentons pas wallons. Nous avons notre propre identité et notre propre langue. Le gouvernement de la Communauté germanophone souhaite ardemment entretenir des relations amicales avec la Région wallonne. Toutefois, les remontrances hautaines exprimées par le ministre Maxime Prévot sont arrogantes et stériles », a affirmé dans un communiqué de presse Oliver Paasch (ProDG), ministre-président de la Communauté germanophone.

Pascal Arimont, président du bureau régional de la CSP, a également réagi avec indignation au nom de son parti : « Je condamne résolument et fermement les déclarations totalement inacceptables de Maxime Prévot. Chaque Belge, surtout s’il est ministre, devrait comprendre cette logique toute simple : même si, selon le droit public, le territoire de langue allemande se situe en Région wallonne, nous nous sentons belges germanophones, et pas le moins du monde wallons. Nous nous sommes toujours comportés avec loyauté au sein de la structure de l’État belge. Les politiciens wallons de tous bords feraient donc preuve de respect à notre égard en arrêtant de remettre sans cesse notre identité en question. Telle est la teneur sans équivoque et claire du message que nous transmettrons à monsieur Prévot par voie officielle. Ses déclarations sont en effet décevantes, surtout de la part d’un ministre qui a lancé tant de projets d’infrastructure importants sur le territoire de la Communauté germanophone. »

 

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