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Fuck you, les terroristes
23·03·16

Fuck you, les terroristes

Au lendemain des attentats de Bruxelles, DaarDaar a décidé de vous proposer, à titre symbolique, une sélection des éditoriaux des principaux quotidiens du nord du pays. Ils seront publiés au compte-goutte tout au long de cette journée de deuil national.

Temps de lecture : 3 minutes

«Ce que nous redoutions s’est réalisé. Notre pays et nos concitoyens ont été frappés par des attentats aveugles, violents et lâches». C’est avec ces mots que le Premier ministre Charles Michel a ouvert la conférence de presse, hier après-midi. Au moment de boucler ce journal, le triste bilan s’élevait à 34 morts et à quelque 187 blessés. Tout le monde est en état de choc. Un attentat terroriste vient d’être perpétré au cœur de notre pays. En prenant pour cible le métro de Maelbeek, dans le quartier européen, et l’aéroport de Zaventem, les terroristes s’en sont en outre pris à deux symboles de notre société. Il s’agit d’une atteinte à notre identité même, à nos modes de vie et à nos libertés. En même temps, c’est la première fois que notre pays est touché par une attaque terroriste d’une telle ampleur. Nous aurons beau fermer les yeux, la guerre est bel et bien arrivée chez nous.

Longtemps nous avons pensé que les guerres se déroulaient ailleurs dans le monde. Même après les attentats effroyables de Paris, nous avons continué à croire que nous resterions épargnés par l’obscénité du terrorisme. Force est de constater aujourd’hui que c’était là une espérance vaine, et même passablement naïve. Bien sûr, il est toujours facile de porter un jugement après coup, mais quand même… Au fond, il va sans dire que Bruxelles – peut-être encore plus que Paris – est le symbole de nos valeurs démocratiques et constitue donc une cause permanente d’exaspération pour les psychopathes terroristes. Depuis ce 22 mars, nous devons accepter que notre pays fait partie du champ de bataille.

Reste à savoir comment réagir à cette nouvelle donne. Nous laisserons-nous paralyser par la peur ou lancerons-nous un «allez-vous faire foutre» résolu à tous ceux qui veulent détruire notre société par le sang et la violence? La réponse est sans doute: les deux. Car, que nous le voulions ou non, tous ces morts ont bel et bien un impact sur notre résistance mentale. Les gens ont peur. Il suffit de penser à ces centaines de parents limbourgeois qui sont allés chercher eux-mêmes leurs enfants à l’école hier après-midi, ou à ce groupe de jeunes qui nous ont fait savoir qu’ils n’osaient plus changer leur profil en «Bruxelles ma belle», de peur que Daesh s’en rende compte et se venge sur eux. Ou songez aux propos extrêmes de quelques politiciens et au «lockdown» décrété pendant un temps à Bruxelles. Ce sont là autant de signes d’angoisse. Oui, nous avons peur, et alors, c’est logique, non? Une telle horreur inspire de la crainte à toute personne normalement constituée. N’importe quel psychologue vous dira qu’une peur saine aide à mieux évaluer les risques et à y réagir plus rapidement. Les problèmes commencent lorsque la peur se met à régner partout. Lorsqu’elle s’infiltre dans nos vies et en prend le contrôle. Car c’est alors qu’elle paralyse et fait des ravages. Et c’est ce genre d’angoisse que nous devons à tout prix éviter.

D’où l’espérance qui renaît en voyant ces centaines de personnes faire un doigt d’honneur aux terroristes islamiques sous forme de caricatures, de tweets et de messages en tout genre. D’où le réconfort que l’on éprouve à la vue de toutes ces personnes qui, par solidarité, se rassemblent spontanément devant la Bourse, et de tous ces dessins d’enfants tracés sur le sol. Cela fait du bien d’entendre tous les chefs d’État, dont Obama, Rutte et Merkel, exprimer leur sympathie et leur soutien inconditionnel. De même, cela fait plaisir d’apprendre que la course cycliste «A travers la Flandre 2016» est maintenue pour aujourd’hui. Car c’est en définitive le signal le plus fort que nous puissions donner tous ensemble: fuck you, terroristes. S’il nous arrive d’avoir peur, nous continuons toutefois à vivre comme nous l’avons toujours fait : pleinement libres. Et personne ne pense un seul instant que nous pourrions un jour courber l’échine devant ces extrémistes cinglés.

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