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13·06·16

Entreprise : progression de la Flandre, et des femmes

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) Pixabay

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Si le phénomène est inéluctable, la féminisation des conseils d’administration est encore loin d’être acquise. Dans l’intervalle, la flamandisation économique suit son cours.

La loi belge de 2011 sur les quotas des femmes oblige les sociétés cotées en bourse à réserver un tiers de leurs mandats d’administrateurs aux femmes d’ici 2017, les PE (petites entreprises) ayant droit à un peu plus de temps. Le délai imposé a incité un grand nombre d’entreprises à investir davantage dans la parité hommes-femmes.

Les quotas font la différence

En témoigne le classement final (LÉcho/De Tijd publie tous les deux ans un classement des administrateurs, ndt) : près d’un administrateur sur quatre est aujourd’hui une femme, un record pour les sociétés cotées sur Euronext Bruxelles. En 2015, les femmes ne représentaient que 20 %, et onze ans plus tôt, à peine 6 %. Aujourd’hui, on compte quatre femmes dans le top 20 et vingt-trois femmes dans le top 100, soit un quadruplement du nombre d’administratrices dans les deux cas. La mise en application de quotas pour les femmes a donc porté ses fruits.

Les vingt-sept entreprises qui ont anticipé cette mise en application comptent désormais plus d’un tiers d’administratrices. Parmi ces entreprises, citons les groupes à actionnariat public comme le géant français de l’énergie Engie, l’opérateur Proximus, le gestionnaire de réseau Elia ou encore bpost, tous cotés au BEL 20, auxquels viennent s’ajouter des entreprises « ordinaires » comme Sioen, groupe spécialisé dans les textiles enduits, le producteur de puces électroniques Melexis ou encore la société immobilière Aedifica.

Huit entreprises cotées sont dirigées par des femmes, dont Proximus, Engie, Sioen, le distributeur de légumes surgelés Greenyard Foods, Melexis et la société technologique wallonne EVS, et neuf entreprises
ont élu une présidente, parmi lesquelles la société d’investissement Gimv, le groupe pharmaceutique Mithra, la société immobilière Banimmo et bpost. Enfin, dans le groupe immobilier Qrf, coté en bourse depuis seulement deux ans et demi, tant le CEO que le président sont des femmes, un cas unique sur Euronext Bruxelles.

Même si la féminisation des conseils d’administration a beaucoup progressé ― 105 entreprises comptent aujourd’hui au moins une administratrice ―, on recense encore 21 entreprises sur 126 dont le conseil d’administration reste un bastion masculin. Autrement dit, dans une entreprise sur six cotée en Bourse de Bruxelles, aucune femme ne siège au conseil d’administration. Parmi ces mauvais élèves, signalons entre autres Resilux, le fabricant de bouteilles en PET, Picanol, le spécialiste en métiers à tisser de Luc Tack, les biotechs TiGenix et Bone Therapeutics, et le holding Floridienne. Le législateur a accordé à certaines de ces entreprises un délai plus long pour féminiser leurs conseils, mais une absence totale d’administratrices, cela reste tout de même étonnant.

Interconnexions

Les vingt administrateurs belges les plus puissants siègent dans quarante-sept sociétés : le pouvoir économique est donc concentré entre les mains d’un tiers des entreprises sur Euronext Bruxelles. Avec cinq mandats d’administrateurs chacun, Luc Bertrand et Philippe Vlerick sont les plus grands cumulards. L’entreprise la plus interconnectée est Barco à Courtrai, qui compte quatre membres du top 20 dans son conseil d’administration. Via l’administratrice Hilde Laga, Barco a des liens avec Gimv, Greenyard Foods et Agfa-Gevaert. Luc Missorten relie également Gimv à Barco, mais aussi au spécialiste en couches Ontex et au fabricant de mousses Recticel. Bruno Holthof établit quant à lui la connexion entre Barco, bpost et le véhicule d’investissement immobilier Accentis.

Il existe également de nombreuses connexions entre l’armateur Exmar et le bancassureur KBC. Côté Exmar, tant Philippe Vlerick que Philippe Bodson et Michel Delbaere siègent au conseil d’administration. Côté KBC, le conseil se compose du vice-président Philippe Vlerick, de Frank Donck et du président Thomas Leysen. KBC est depuis longtemps le haut lieu du pouvoir économique belge : il y a deux ans, quatre administrateurs siégeaient dans son conseil d’administration.

La Flandre en force

L’actuelle composition du top 20 met clairement en évidence un glissement du pouvoir économique vers la Flandre. Jusqu’à la fin des années 90, les administrateurs francophones arrachaient plus de la moitié
des vingt plus hauts postes d’administrateurs aux Flamands. Jusqu’il y a un peu plus d’une décennie, c’était même systématiquement un francophone ― Étienne Davignon ou Daniel Janssen ― qui prenait la tête du classement. Cette année, en revanche, seize sur les vingt plus puissants administrateurs sont Flamands
et plus que jamais en force. Côté francophone, Dominique Leroy, Evelyn du Monceau, Philippe Bodson et Michel Allé achèvent le tableau.

Autre fait étonnant : les étrangers n’ont que très rarement atteint le top 20 depuis que L’Écho/De Tijd établit le classement des administrateurs belges. Parmi les chanceux, quatre Français : d’une part, Gérard Mestrallet (Engie) et Jean-François Cirelli (anciennement GDF Suez), et d’autre part, Christian Varin et Amaury de Sèze, à la tête de la société d’investissement Cobepa jusqu’au début des années 2000.

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