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10·05·17

Dexia : un baril toxique pour les contribuables

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) R/DV/RS

Dexia est un baril toxique d’où s’échappent régulièrement des gaz contaminants. Le péril que représente la banque pour le contribuable n’est pas encore écarté.

Dexia risque de boire la tasse en raison d’un prêt de 500 millions octroyé à des écoles publiques à Chicago. Qui osait affirmer la semaine dernière encore, après que la Belgique cède 2,5% du capital total de BNP Paribas, que le contribuable belge sortirait à l’évidence gagnant du sauvetage des banques ? Il s’agissait là d’une conclusion quelque peu hâtive. Avant d’être en mesure d’établir un décompte définitif, il convient de jeter la lumière sur la trame finale de Dexia.

Dexia est un baril toxique rempli de risques financiers auquel les autorités belges et françaises sont parties à la rescousse afin de préserver le système bancaire européen d’un choc retentissant. Ce baril ne renferme pas moins de 120 milliards d’euros de crédits, fruit des aventures imprudentes des anciens banquiers de Dexia, à l’époque partis à la conquête du monde entier. Une banque sans frontières, au propre comme au figuré. Avec, au passage, quelques émanations toxiques, comme c’est aujourd’hui à nouveau le cas.

Il arrive qu’un crédit ne soit pas ou que partiellement remboursé. Une banque ordinaire peut alors encaisser un tel revers en se tournant vers d’autres activités financières plus prometteuses. Dexia, néanmoins, n’en est pas capable. L’entité, en voie de démantèlement, gère un important portefeuille de crédits et doit attendre leur échéance. Ce processus se poursuivra jusqu’en 2060.

En tant que banque en voie de désarticulation, le groupe franco-belge n’a d’autre choix que de patienter et d’encaisser les coups, qui se manifestent sous des formes diverses : pertes sur créances, pertes de revenus en raison des faibles taux d’intérêts, taxes bancaires supplémentaires, nouvelles exigences des autorités financières, et ainsi de suite. Certes, la banque résiduelle dispose d’un matelas financier, grâce aux 5,5 milliards d’euros injectés par la Belgique et la France fin 2012. Or, cet argent a déjà fondu comme peau de chagrin.

Rappelons au passage que les autorités belges, françaises et luxembourgeoises sont encore garantes à hauteur de 73,7 milliards d’euros pour les obligations financières de Dexia. La Belgique à elle seule a pris 37,8 milliards sur ses épaules. Le risque pour le contribuable belge que l’héritage de Dexia s’abatte sur lui plane donc encore et toujours.

Même dans l’hypothèse où le gouvernement Michel venait à empocher quelques milliards d’euros grâce à la privatisation partielle de Belfius, ex-Dexia Banque Belgique, cela ne suffirait pas à combler le gouffre financier laissé par la débâcle de Dexia.

Dans le même temps, le groupe d’assurance Ethias, sauvé par le biais d’une perfusion d’un milliard et demi d’euros de l’État belge, navigue encore en eaux troubles. Il n’est pas garanti que l’État pourra récupérer ses billes. 

Dès lors, quiconque prétend au sein de notre pays que le sauvetage des banques a finalement souri aux autorités belges dresse, au mieux, un tableau incomplet de la situation.

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