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26·07·16

CETA : La Wallonie peut-elle bloquer la Flandre ?

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

foodwatch, STOP TTIP CETA 10.10.2015 Belin

Pour une coalition de sept fédérations patronales, il est hors de question que les parlements régionaux de Bruxelles et de la Wallonie bloquent le nouvel accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada. Le dommage pour l’économie flamande serait énorme, prévient le ministre-président Geert Bourgeois.

L’Europe est sur le point d’avaliser le CETA (Comprehensive economic and trade agreement), le nouvel accord de libre-échange avec le Canada. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a longtemps espéré pouvoir rendre le CETA applicable sans le consentement explicite des 28 Etats-membres, mais il vient de devoir y renoncer après les protestations formulées par plusieurs Etats-membres et sous la pression du Brexit. Les parlements et gouvernements nationaux doivent tous marquer leur accord par rapport au CETA.

Et c’est là que les choses se corsent au niveau belge. Etant donné que le commerce extérieur est une matière régionalisée, toutes les régions doivent accorder leur feu vert. Or il semble que la Wallonie et Bruxelles ne le feront pas. En avril dernier, une résolution contre le CETA a été approuvée par une importante majorité du Parlement wallon (tous les partis sauf le MR). A Bruxelles, le même scénario s’est reproduit, cette fois avec le concours du SP.A.

Les trois partis gouvernementaux en Flandre (N-VA, CD&V et Open Vld) sont favorables au CETA. Le ministre-président flamand, Geert Bourgeois (N-VA), vient encore à l’occasion de son discours du 11 juillet d’exprimer sa désapprobation au sujet du « blocage wallon » contre davantage de libre-échange entre la Flandre et le Canada.

Image de marque

Le gouvernement flamand se retrouve ainsi sur la même longueur d’onde que les sept fédérations patronales issues de toutes les régions du pays et emmenées par la FEB. Les employeurs appellent « l’ensemble des autorités du pays » à permettre la ratification du traité-CETA.

Le contraire ne serait pas imaginable, estime la FEB. « Dans un tel cas de figure, la Belgique mettrait tout le processus à l’arrêt, ce qui ne serait pas sans conséquences graves pour notre image de marque auprès d’investisseurs étrangers potentiels de par le monde. »

Le Canada est un partenaire économique important, rappelle la FEB. « Non seulement au niveau des exportations directes, dans la chimie et la pharmacie notamment, mais aussi – voire davantage – comme destination finale d’une chaîne d’approvisionnement internationale. Bon nombre d’entreprises belges fournissent des produits semi-finis à des entreprises allemandes ou françaises qui, à leur tour, traitent avec des clients canadiens. »

Dumping social ?

Le CETA ne fera qu’accélérer ce type d’échanges commerciaux. La disparition progressive de presque tous les droits de douane et barrières administratives stimulera les investissements et les ventes entre l’Europe et le Canada. D’après la Commission européenne, le CETA peut faire progresser de 20% le commerce avec le Canada, soit de 26 milliards d’euros. Pour la Flandre, cela représente un enjeu de 400 millions d’euros.

Les opposants au CETA se retrouvent principalement au sein des partis de gauche ainsi qu’auprès d’un large front d’organisations citoyennes et d’ONG, y compris les syndicats. Ils redoutent une mise à mal des normes sociales et environnementales en vigueur en Europe, et même de la protection des services publics comme les soins de santé par exemple. « Le CETA est surtout avantageux pour les actionnaires des multinationales, mais très défavorable pour les agriculteurs, les consommateurs, les ouvriers, les pensionnés, les femmes, les jeunes, les PME et la classe moyenne. »

Foutaise, rétorque la FEB. « Il n’est nullement question de dumping social ou écologique. »

TTIP

Sans doute la crainte du dumping est-elle à mettre en rapport avec les négociations autour du TTIP, le nouvel accord de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis. Le CETA fait office d’exemple-test et l’opposition qu’il suscite annonce une opposition encore beaucoup plus prononcée contre le TTIP. Cette opposition sera visible le 20 septembre prochain. Ce jour-là, une manifestation aura lieu dans le quartier européen contre ces deux nouveaux traités commerciaux.

 

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