L’éditeur flamand Mediahuis est sur le point de racheter le groupe médiatique néerlandais TMG, propriétaire du grand quotidien De Telegraaf. Si cette reprise a lieu, la quasi totalité des journaux néerlandais reviendrait entre les mains des Flamands. Une situation qui n’est pas sans risque pour la créativité journalistique et la diversité du paysage médiatique.
De Telegraaf est le plus grand journal néerlandais, malgré un tirage qui a diminué de moitié en 10 ans, pour atteindre les 400.000 exemplaires. Son rachat permettrait à Mediahuis de devenir le deuxième plus grand groupe médiatique des Pays-Bas.
Parallèlement, l’autre principal éditeur flamand, De Persgroep, est également bien présent chez nos voisins du nord. Il y a quelques temps, il s’était approprié quatre journaux néerlandais, dont le Algemeen Dagblad et De Volkskrant, ainsi que plusieurs titres régionaux.
Si comme annoncé, le rachat du Telegraaf a bien lieu, Mediahuis et De Persgroep contrôleraient ensemble la quasi totalité du marché de la presse néerlandaise.
Monopole en Flandre aussi
En Flandre, deux grands groupes médiatiques se partagent, aux côté de Roularta, le marché de la presse écrite.
D’un côté on retrouve donc Mediahuis, propriétaire notamment des quotidiens De Standaard, Het Nieuwsblad, la Gazet van Antwerpen et le Belang van Limburg. De l’autre, De Persgroep, qui édite les journaux De Morgen et Het Laatste Nieuws.
Cette situation a été créée par d’importantes synergies qui ont eu lieu en 2013, et qui ont littéralement chamboulé le paysage médiatique du nord du pays.
Une concentration qui inquiète
Ces grandes synergies ne sont pas vues d’un bon oeil par tout le monde. On craint en effet un appauvrissement du paysage médiatique et des conséquences néfastes pour la qualité, la créativité et la diversité du journalisme.
Comme dans toute restructuration, on s’inquiète aussi de voir certains postes disparaître. Cela a notamment été lors de la création de Mediahuis, qui a engendré la suppression de plus de 200 emplois.
Enfin, on se demande comment ces nombreux rachats ont été possibles. D’après le site d’investigation journalistique Apache, les groupes néerlandais subissent une forme de concurrence déloyale de la part des éditeurs flamands. Depuis plusieurs années, ces derniers bénéficient en effet de subsides indirectes des autorités belges, des subsides qui se chiffreraient à plusieurs milliards d’euros.