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01·04·16

Aéroport de Deurne: la limite est proche

Alors que l’aéroport de Zaventem n’a toujours pas rouvert, les aéroports régionaux comme celui de Deurne (Anvers) sont surchargés.

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) commons.wikimedia.org

Depuis les attentats, l’aéroport d’Anvers a déjà pris en charge plus de 7 000 passagers : plus que durant tout le mois de mars 2015. « Nous tenons bon, mais nous approchons de nos limites », explique Wim Verbist, commandant de l’aéroport. Tout indique que cette situation n’évoluera pas durant toutes les vacances de Pâques.

« Il faut trouver des solutions au quotidien, mais cela fonctionne » explique Kris Van Dommelen (29 ans), de Zoersel, inspecteur de l’aéroport de Deurne depuis cinq ans. « Bien entendu, c’est la première fois que je vois une telle situation, mais même un de mes collègues qui a 40 ans de services dit qu’il n’a encore jamais vu une telle affluence en si peu de temps. »

Deux jours après les attentats, Brussels Airlines a décidé de stationner à Deurne une grande partie de ses avions Avro, des jets de plus petite taille destinés aux vols intérieurs européens. Huit appareils Avro, dont un de réserve, se trouvent déjà sur le tarmac de Deurne, en plus des avions réguliers. Cette situation entraîne des pics jusqu’à trois fois par jour. Entre ces pics, Deurne redevient durant un court moment l’aéroport local assez tranquille qu’il était jusque-là.

Réactions positives

« Les réactions sont essentiellement positives », indique Kris Van Dommelen. « Les voyageurs sont contents de pouvoir décoller. Chacun sait ce qu’il s’est passé et vit cette situation le mieux possible. Les passagers disent souvent que le service est plus humain ici, qu’il est rapide tout en restant aimable avec la clientèle. C’est une grande motivation pour le personnel, cela lui donne de l’énergie. »

« Je ne savais pas que Deurne était si proche et si pratique. Nous pensons qu’à l’avenir, nous partirons d’ici », raconte un passager.

Goulot d’étranglement

Le commandant de l’aéroport Wim Verbist va d’une réunion à l’autre. Il se rend bien compte que son aéroport passe des « examens de promotion » inattendus.

« Nous tenons bon, mais nous approchons de nos limites. Aujourd’hui, mercredi, nous traitons 58 mouvements de grands vols de ligne. Parallèlement aux vols quotidiens habituels, entre autres de JetairFly, Brussels Airlines assure 40 mouvements aériens aujourd’hui et la compagnie aérienne française Hop! effectue aussi depuis deux jours déjà des vols d’Anvers à Lyon. En théorie, nous pouvons accueillir encore plus d’appareils, mais le goulot d’étranglement se situe au niveau du terminal. »

« Nous avons actuellement trois pics par jour et cela suffit, car nos personnels ont maintenant besoin d’un peu de calme. Tous les services ont été renforcés, sauf les services administratifs. J’ai rappelé certains inspecteurs de sécurité qui étaient en repos. Cette situation ne peut durer. »

« Les services de police ont été fortement renforcés, avec entre autres la police de l’aéroport de Zaventem, la police d’Anvers et de nombreux personnels de Securitas. Mais eux aussi ont leurs limites. Tous les services de soutien travaillent également davantage, par exemple Aviapartner pour le traitement des bagages, mais aussi le détachement militaire sur place. Cette situation nous enseigne au moins une chose : il y a encore de la place sur le tarmac, mais nous avons besoin de davantage de capacité au niveau du terminal. Nous le savions avant les attentats. Nous avons d’ailleurs déjà un permis de construire à cet effet. »

« L’important est d’avoir montré de quoi nous sommes capables. Nous avons dû improviser durant les premiers jours, puis une structure s’est mise en place. Heureusement, nous avons pu augmenter notre charge de manière relativement progressive, pour tester chaque fois nos limites. Cela nous a permis d’éviter le chaos. Nous jugeons la situation au jour le jour, mais je pense qu’elle restera inchangée durant toutes les vacances de Pâques.

Brussels Airlines s’efforce de réagir au mieux. Pour agrémenter un peu l’attente des contrôles, les passagers reçoivent un petit-déjeuner dans une tente et des frites leur sont proposées plus tard dans la journée.

On remarque également un grand nombre de taxis à l’aéroport. « Nous avons beaucoup de travail » confirme Naïda Heymans, à la station de taxis TAS (Taxi Antwerpen Service) de Deurne. « Nos chauffeurs assurent un service continu. »

Cependant, tout le monde ne se montre pas aussi compréhensif. Durant les premiers jours suivant les attentats à Bruxelles, il n’y a eu aucune réclamation suite à l’accroissement de l’activité à Deurne. « À présent, des plaintes de riverains commencent à nous parvenir. Au bout d’une semaine, le sentiment de solidarité commence à s’effriter », conclut le commandant Wim Verbist.

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