Quelle est la stabilité des coalitions conclues par la N-VA en Flandre ? Nous le saurons bientôt, à l’automne 2018, où se tiendront les élections des conseils communaux et provinciaux. D’ici ce premier grand test, tous les yeux seront, comme toujours, rivés sur Anvers.
C’est en effet dans la métropole portuaire que des partis tels qu’Agalev (rebaptisé Groen) et le Vlaams Blok (rebaptisé Vlaams Belang) ont réalisé leur première percée. C’est aussi là qu’un bastion historiquement socialiste dut céder, pour la première fois en pratiquement un siècle, le Schoon Verdiep à la N-VA. Bart De Wever y prit ses quartiers, et en fit le centre névralgique de son mouvement, guidé par la « force du changement » pour la Flandre et la Belgique.
Mais dans un pays comme le nôtre, rien n’est éternel. Dans deux ans, nous devrons à nouveau nous rendre aux urnes pour choisir nos élus locaux. Et rien n’indique que les coalitions actuelles resteront en place. Même pas Anvers, où réside Bart De Wever lui-même. Selon les derniers sondages, sa coalition avec le CD&V et l’Open Vld, deux formations électoralement faibles dans cette ville, n’obtiendrait plus la majorité. De quoi ragaillardir les politiques et les électeurs de gauche.
Pour qu’Anvers redevienne le grand champ de bataille électoral d’antan, comme en 2006 avec le duel Janssens-Dewinter et en 2012 avec l’affrontement Janssens-De Wever, les adversaires de l’actuel bourgmestre devront unir leurs forces. Une gauche unie, composée du sp.a, de Groen et idéalement du PVDA, est fort susceptible de poser des problèmes à De Wever. Et si la stratégie fonctionne, le reste de la Flandre la suivra. C’est d’ailleurs le scénario le plus fréquent dans cette ville, et c’est aussi probablement le pire cauchemar de Bart De Wever et de son parti.
Les figures de proue du sp.a et de Groen envisagent pour la première fois cette perspective dans nos colonnes. Ils restent néanmoins prudents, car les élections ne se tiendront que dans plus de deux ans. Mais il serait étonnant que les partis de gauche ne profitent pas de cette opportunité pour faire chuter De Wever de son piédestal et reconquérir le mayorat, d’autant qu’un revirement à gauche pourrait ensuite faire tache d’huile dans toute la Flandre.
Kathleen Van Brempt (sp.a) et Wouter Van Besien (Groen) ne feront encore aucune annonce, mais s’il nous lit aujourd’hui, Bart De Wever saura à coup sûr déjà à quoi s’en tenir.